mardi 9 février 2016

L'interview Métier de Laure et Richard Toix

Ce week-end, c'est la Saint-Valentin. L'équipe vous réserve bien sûr un menu très "Love is in the air" du vendredi soir au dimanche soir. Et pour l'occasion, le couple à la tête de Passions et Gourmandises depuis bientôt 10 ans a accepté de se soumettre à son tour à l'interview Métier.
Laure et Richard Toix en 2015 - Cliquez sur la photo pour l'agrandir
Quand avez-vous créé Passions et Gourmandises ?
Laure et Richard Toix : Le restaurant a ouvert en mai 2007.

Quel poste y occupes-tu ?
Laure : Responsable de salle et de l'administratif
Richard : Chef d'entreprise, responsable de la cuisine et de la gestion du personnel

En quoi consiste ton métier ?
L : Gérer l'équipe de salle, les relations commerciales (devis, mails...) et assurer le suivi auprès de la comptabilité.
R : Essayer de vendre du bonheur aux gens

Depuis combien de temps l’exerces-tu ?
L : Mon oncle était restaurateur dans le Maine et Loire. J'ai commencé chez lui à l'âge de 14 ans.
R : Je suis cuisinier depuis l'âge de 14 ans. Après 38 années, j'exerce ce métier avec la même passion. J'ai été chef pour la première fois à Perpignan à 25 ans. Depuis, je m'attache à toujours rester en contact avec la réalité.

Quel fut le déclic pour le choisir ?
L : Quand j'étais enfant, mon oncle était maître d'hôtel dans de grandes maisons. Il sentait toujours bon, portait le smoking et me rapportait des After Eight ! Cela me faisait rêver.
R : Ma famille n'est pas du tout dans ce milieu. Mais c'était pour moi une évidence. Je n'ai jamais rien voulu faire d'autre.

Quelle(s) formation(s) as-tu suivi ?
L : BEP Commerce puis CAP Service à l'AFPA.
R : Un CAP Cuisine puis la grande école des fourneaux !

Quel est ton parcours professionnel ?
L : J'ai fait beaucoup de saisons d'été et d'hiver comme serveuse. Et à partir du moment où j'ai rencontré Richard il y a pile 27 ans, je l'ai suivi en trouvant du travail dans les mêmes villes.
R : J'ai débuté au lycée hôtelier de Perpignan. Je suis passé par chez les frères Roux à Londres puis par la Vendée, Toulouse, Orléans, Perpignan. Après Lencloître, Saint-Benoît est ma seconde étape dans la Vienne. Passions & Gourmandises est parfois une piste de décollage pour de la promotion en Alaska, Asie, Eurasie, Maroc...
Laure et Richard en 1989, un soir de réveillon - Cliquez pour agrandir
Quelles sont les qualités requises pour ton poste ?
L : Endurance, rigueur dans le travail, souplesse de caractère, curiosité, aimer le contact avec les gens, être sans cesse à l'affût de nouveaux produits...
R : Avant, un mauvais caractère ! Maintenant, heureusement, savoir être malléable, à l'écoute, en permanente évolution mais aussi pugnace, tenace, courageux.

Que préfères-tu dans ce métier ?
L : Le contact avec les gens. J'ai l'habitude de dire qu'on a bien fait notre travail si, quand le client repart, on a assez échangé avec lui pour connaître un petit bout de sa vie.
R : Le fait que, deux fois par jour, ce soit toujours très différent. Je vis constamment de nouvelles aventures.

Quelles en sont les contraintes ?
L : Le manque de vie sociale, à cause des horaires  : pas de spectacles, de repas avec des personnes en dehors de ce métier... Et physiquement, c'est fatigant.
R : Les journées sont longues et la législation est compliquée.

Quel conseil donnerais-tu à un jeune qui voudrait se lancer dans cette voie ?
L : Bien réfléchir avant de se mettre à son compte car, économiquement, c'est compliqué.
R : À quelqu'un qui réfléchit à être cuisinier : de ne pas croire que la vie c'est comme dans les émissions de cuisine ! À un cuisinier : quel que soit son choix de restaurant, qu'il essaie de s'éclater dans ce qu'il fait.

Une anecdote professionnelle pour nous faire sourire ?
L : Forcément avec notre Johnny, un impayable commis de salle surnommé "le roi des perles". Un jour de 2008, alors que Camille (chef de rang originaire du Nord) demande à Romain alias "Johnny" de mettre les serviettes en quinquonce, l'apprenti la regarde éberlué et lui dit : "J'comprends rien. C’est encore un nom de ton Nord !". Il pensait aussi qu'Albert Camus fabriquait du Cognac...
R : Il y a quelques mois, je buvais un verre avec des amis au bar du Mandarin Oriental Paris dont le restaurant est dirigé par Thierry Marx. Un client étranger me fait signe et me dit en anglais qu'il est content de me voir. Au bout de quelques minutes, je comprends qu'il m'a pris pour le chef de la maison qui a aussi le crâne rasé !

Quel(s) autre(s) métier(s) aimerais-tu exercer ? 
L : J'aurais aimé être fleuriste. Aujourd'hui, pourquoi pas directrice d'un spa !
R : Spontanément, je dirais aucun. Mais si je réfléchis, peut-être boulanger car je suis fana de pain. C'est un produit qui vit en permanence.